Pourquoi j’ai commencé et pourquoi je suis devenue prof ?
J’ai fait mon premier chien tête en bas à l’âge de mes 21 ans dans la fac la moins populaire de Toulouse.
Revenons rapidement en arrière pour comprendre comment j’en suis arrivé là.
Mes parents disent de moi que je suis née en dansant ! Loin d’être une danseuse étoile, je crois surtout que c’était le meilleur moyen que j’avais trouvé pour être au centre de l’attention (je suis Lion, les vrais comprendront !).
Toujours est-il que j’ai fait mes premiers entrechats à 6 ans, au conservatoire de Paris. Après m’être battue pour gravir les échelons (oui c’est dur le conservatoire) l’histoire devait s’arrêter.
À l’âge de 12 ans, nous avons plié bagage, tournés le dos à la tour Eiffel et sommes partis vers une terre obscure qu’est le sud de la France ^^
Dans ce nouvel environnement, j’ai mis du temps à m’adapter et pour des circonstances qui serait trop longues à raconter, j’ai dû dire adieu aux écoles de danse. Pas de larmes ici, je ne me suis jamais réellement arrêtée de danser, on trouve toujours un moyen quand est passionnée.
Je fais un saut dans le temps et me voilà partie dans la ville déjantée de Londres, où j’y ai passé une de mes meilleures années ! Ah là-bas j’ai dansé, beaucoup même mais pas dans les écoles de danse. We called us the crazy dancer !
Avec ma twin blonde, on arpentait les dancefloor jusqu’au bout de la nuit. Gare à ceux qui diront que sortir en boîte de nuit n’est pas un sport car je peux vous dire que j’en ai perdu des calories cette année-là.
Après ma folle année de lâcher prise, de découverte de moi et de boostage de ma confiance en moi, me voilà de retour en France avec zéro idée de la suite des événements.
J’y arrive au Yoga, j’y arrive, patience !
Comme toute fille perdue qui se respecte, je me suis inscrite à la fac, plus précisément en LEA. Ba oui, je revenais de Londres avec mon accent british et pensais être devenue assez bilingue pour passer cette année haut la main. Sauf qu’en LEA, il faut être trilingue et je n’avais pas pris en compte ce paramètre. Pour apprendre une troisième langue il fallait que j’habite de nouveau dans le pays concerné pendant 1an… pas le temps !
Mais bonne nouvelle, dans cette faculté d’artistes, les cours extrascolaires étaient innombrables et ouverts en illimité à tous les étudiants.
Vous voyez où je veux en venir ?
Dans cette fac malfamée à l’époque j’ai trouvé mon plus grand bonheur. J’étais inscrite, les cours ne m’intéressaient pas, j’allais donc profiter de tout ce que la fac proposait pour remplir mon année.
Bien entendu, le premier cours auquel je me suis inscrite était le cours de danse. J’y ai d’ailleurs rencontré des personnes formidables qui m’ont permis de vivre une année riche en création corporelle. La plupart d’entre eux continuent de danser et certains sont même devenus prof, c’est pour dire l’équipe de choc qu’on faisait !
Vous l’aurez compris, parmi les cours proposés il y en avait de yoga !
Pourquoi ne pas tenter et voir ce que c’est ? qu’est-ce que j’ai à perdre ?
Qui aurait cru qu’en rentrant dans cette salle pour la première fois, j’allais en ressortir prof 10 ans après !
Je me suis donc inscrite à ce cours sans rien en attendre, juste pour essayer et remplir mon planning. Quelle surprise j’ai eu de découvrir cette prof, très jeune, qui m’a transmis en 1 seul cours l’envie de ne plus m’arrêter.
J’ai un souvenir vague de son visage et je ne me souviens plus de son nom mais sa voix était douce, posée, bienveillante et énergisante. Je sentais dans ses cours que mon corps s’unifiait. Je ressentais mon corps. Je faisais, pour la première fois, circuler l’énergie avec conscience et le mouvement prenait d’un seul coup un sens.
Bien entendu, je n’avais pas le recul que j’ai aujourd’hui sur la pratique du yoga. Je ressentais simplement.
Les cours ont été cette année-là, un merveilleux complément à la danse. J’ai retrouvé ma souplesse et conscience du mouvement étais plus pertinente.
Une fois l’année de fac terminée, j’ai poursuivi mes études et diminué ma pratique sans jamais vraiment l’abandonner.
Le corps, le mouvement, le ressenti est ce qui m’a connecté au yoga après ces nombreuses années de danse.
J’ai trouvé dans cette pratique l’opportunité d’aller plus loin et de me connecter enfin avec mon corps.
Avant, je dansais pour attirer l’attention. Avant, je dansais pour la performance, pour le contrôle.
Aujourd’hui, je danse pour m’abandonner, pour lâcher prise et me connecter à mon fond intérieur.
Comment je suis devenue prof…ça c’est une autre histoire !
À suivre …