La descente alimentaire
Comme je vous parlais de ne pas attendre les bonnes résolutions de janvier pour commencer, j’ai décidé, sur un coup de tête je dois dire, de me lancer dans un jeûne en décembre.
3 jours, c’est facile à trouver dans un mois mais deux semaines entières, un peu moins. Bien sûr je n’avais pas réfléchi à ça… Mais quand j’ai une idée dans la tête, je ne l’ai pas ailleurs !
J’ai donc ouvert mon agenda et épluché mes « obligations » (culinaires j’entends. Bah oui, on rappelle, la bouffe c’est la vie^^). «Alors là, déjeuner avec untel. Ici, interview avec Mel. Après, goûter de retrouvailles. Ensuite brunch de noël ». Parfait, après m’être accordé tous mes fantasmes culinaires, je pourrai débuter ma cure juste avant de partir à Paris. Parce que oui, en surprise de dernière minute, me voilà réquisitionnée à Amsterdam, juste avant noël, pour célébrer la grossesse de ma besty. Je vous avais dit, timing très très short mais quand on veut on peut !
Une fois mes 2 semaines trouvées, c’était parti pour ce qu’on appelle « La descente alimentaire ».
What's that ?
Comme son nom l’indique, c’est une semaine pour réduire progressivement les aliments de son assiette. Et oui, on se fait pas une grosse pizza et puis pouf, on arrête de manger pendant 3 jours.
Le corps ne comprendrait pas et vous auriez du mal à tenir.
J’ai donc brunché le dimanche (une vraie orgie culinaire si vous aviez vu ça !) et le lundi j’ai terminé quelques restes en faisant attention de ne pas manger trop lourd le soir.
Le mardi, j’ai éliminé toutes traces d’aliments sucrés, exception faite pour les fruits.
Le mercredi j’ai éliminé les protéines animales : viandes/poissons/œufs (facile si vous êtes déjà végétariennes ou vegan).
Le jeudi, c’est les matières grasses, les épices et les féculents que j’ai arrêtés. Exception pour l’huile qui était encore tolérée (pas de l’huile de friture of course). Il ne me restait donc que les fruits et les légumes.
Le vendredi, veille de jeûne, c’était fruits et légumes seuls pour le matin et le déjeuner. Le soir, un simple bouillon pour vraiment alléger l’estomac.
Le lavement...
Il est conseillé d’effectuer un lavement la veille ou le matin du premier jour de jeûne pour bien nettoyer les intestins et être « vide » pour les 3 jours.
Il en existe plusieurs formes, par voie orale ou voie rectale.
Par voie rectale, vous avez la poire de lavement que vous pouvez utiliser avec un simple mélange eau + huile d’olive.
Vous avez également la méthode de la poche … qui consiste au passage continu et doux d’eau dans les intestins. Cette pratique peut être effectuée seule ou chez un praticien. L’avantage du praticien est qu’il peut effectuer un massage du ventre en même temps pour plus d’efficacité et de bienfaits.
Par manque d’organisation de ma part, j’ai choisi la voie orale. J’ai donc ingéré 30g de sulfate de magnésium (ou sel d’Epson) dans un demi-litre d’eau, à boire sur une durée de 20min. Les effets se font sentir dans l’heure ou le lendemain.
Une fois le bidon tout propre on est prêts à ne plus manger !
Jour 1
Il existe plusieurs manières de jeûner.
On peut le faire en buvant des tisanes et des jus, ou en ne buvant que de l’eau ou bien en n’avalant rien, ce qu’on appelle un jeûne sec.
J’ai choisi le jeûne à l’eau, car il me semblait impossible de ne pas m’hydrater pendant 3 jours.
J’ai également suivi une cure de jus de bouleau et de comprimés pour détoxifier mon foie, sur les conseils de ma naturopathe.
Le matin, tout allait bien. J’ai rarement faim en me levant, je commence généralement mon premier repas vers 11h.
Je me pèse histoire de voir combien d’eau on peut perdre en 3 jours. La balance indique 54kg.
Vers 11h, eh bien mon ventre a commencé à se manifester. Des grognements retentissaient et mon bidon criait famine. D’autant plus que je passe la matinée à faire du sport, cours de zumba et live de yoga, ça creuse tout ça.
Je résiste, même si mon cerveau essaye de me faire flancher.
L’après-midi, j’entreprends une longue marche de 2h à travers la ville (quelques cadeaux de noël à aller chercher). Je ne vous raconte pas le supplice ! Lorsqu’on ne peut pas manger, notre cerveau est attiré par tout ce qui a trait à la nourriture. Et puis il y a l’odeur. Les gaufres, les marrons, les boulangeries, les kebab, … c’est là que le mental doit être le plus fort !
Par contre, aucune baisse d’énergie et fatigue ressentie pendant ce premier jour, simplement l’adaptation de ne pas manger.
Jour 2
Réveil matinal, 6h mes yeux s’ouvrent et aucun ressenti de fatigue.
N’étant pas habituée à me lever tôt, j’insiste pour me recoucher. C’est bête vous me direz, mais j’angoissais que ma journée sans nourriture ne soit rallongée en me levant aux aurores. Pourtant je le savais, lorsque l’on ne mange pas, notre corps ne dépense pas d’énergie dans la digestion et les heures de sommeil nécessaires se font plus courtes.
Bref, je me lève à 9h et j’entreprends un soin du corps. Masque visage, cheveux et gommage. Pourquoi des soins ? parce que pendant le jeûne le corps élimine les toxines et les élimine notamment par la peau. Il est donc recommandé de faire des gommages. Les massages sont aussi très bénéfiques pour aider les organes à se purifier.
Dans l’idéal de bonheur, on peut prévoir de booker un massage et soin directement en institut pour chouchouter son corps et l’aider dans sa détox. Bon, sans budget et préparation, je me suis fait mon chouchoutage maison et c’est déjà très bien.
Comme le jour 1, j’ai également effectué 2 heures de marche. La marche stimule tout le corps et aide à l’élimination.
Ce jour-là, pas de sensation physique de faim. Mon cerveau lui était toujours à l’affût de la moindre nourriture, me faisant passer par des phases de boulimie imaginaire.
Encore une fois, c’est le mental qui est le plus difficile et la perte de repère. La nourriture rythme nos journées et sans elle, elle laisse place à un grand vide qu’il est perturbant de combler. Même si notre planning est rempli, que l’on a une To do bien définie à faire dans la journée, le fait de ne pas manger donne l’impression que notre journée n’a pas de sens. Du moins, c’est ce que j’ai ressenti. Je me suis sentie un peu perdue, ne sachant pas trop par où commencer.
J’ai ressenti une grosse baisse d’énergie dans l’après-midi, en revenant de ma marche. L’impression d’être vidée de toute force, de ne plus pouvoir tenir debout. Je me suis donc autorisée à dormir un instant, le temps de recharger mes batteries. Et c’est le mot. Après cette sieste d’environ 1h, j’étais de nouveau gonflée à bloc et prête pour terminer les tâches de ma journée.
Attention, quand je dis tâche, je n’avais pas un travail monstre à accomplir. Je m’étais assurée avant de ne rien avoir d’important à effectuer et de pouvoir me laisser aller si j’en ressentais le besoin.
Il est important, pendant une période de jeûne, de prendre du temps pour soi. De ne pas avoir de personnes ou choses stressantes autour de soi. Ce moment doit être destiné à son bien-être et au lâcher prise.
J’ai terminé ma journée avec une séance de relaxation. Je dis bien relaxation, car j’ai encore du mal à passer au stade de la méditation. Ceci sera un nouveau challenge à accomplir prochainement.
Jour 3
Sans doute le jour le plus dur en termes d’énergie. J’ai très peu dormi pendant la nuit, mais ce n’est pas la fatigue du sommeil que j’ai ressentie mais bien un épuisement.
Comme je vous disais, je n’avais rien d’urgent à accomplir, j’ai donc passé ma matinée à faire des siestes. Je n’arrivais pas à tenir plus d’une heure debout, alors pour chaque heure passée éveillée, je faisais une heure de dodo.
L’après-midi a été plus douce, même si j’ai ressenti quelques baisses.
Comme le jour 2, aucune sensation de faim. Je me sentais bien le ventre vide, comme plus légère. Ce n’est pas pour autant que le ventre ne travaille pas. On sent vraiment que les organes se vident à l’intérieur, se purifient.
J’ai ressenti beaucoup de gratitude et de fierté ce jour-là, d’avoir réussi mon jeûne de 3 jours. De ne pas avoir craqué, d’avoir été plus forte que mon cerveau.
Ces trois jours m’ont permis de me prouver à moi-même que j’étais capable de relever un défi de taille, j’en avais la capacité !
La reprise alimentaire
Quelle joie de me réveiller avec ce sentiment de succès et de libération. Je pouvais enfin manger !
Bien entendu, comme la descente alimentaire, le but est d’y aller progressivement. J’ai également une suite de compléments alimentaires à prendre, notamment des probiotiques, essentiels pour reconstruire la flore intestinale.
Mon petit déjeuner a donc été une pomme. Une pomme que j’ai mangée lentement et consciemment. Le plaisir simple de croquer dans un aliment.
Mon déjeuner a été des haricots verts et des carottes râpées. C’est là que j’ai commencé à voir la différence. Je n’ai jamais autant apprécié mes haricots verts.
Juste trois jours sans manger et mon goût était décuplé. Idem pour le soir, chaque aliment était une explosion de saveur incroyable !
Encore une fois, il a quand même fallu lutter contre mon cerveau qui s’imaginait pouvoir remanger toutes les folies culinaires qui me passaient par la tête. Comme une droguée en sevrage, c’est dur de lutter contre ses pensées (oui oui, la nourriture a une place primordiale dans ma vie !).
Et bilan poids, 50kg sur la balance ! Je me suis donc vidée de 4kg pendant ces 3 jours. C’est pas rien, y en avait des toxines à éliminer !
Dans les jours qui ont suivi, mon corps a continué de se réadapter petit à petit. J’ai mangé petites quantités par petites quantités. J’ai vraiment pris le temps d’écouter mon corps et de voir de quoi il avait besoin.
Le carburant étant revenu et les plats plutôt légers, je n’ai pas ressenti de baisse d’énergie à nouveau. Les sommeils se font plus faciles et plus courts sans fatigue.
Même avec des plats dits lourds, dont j’ai un peu abusé car, quand même, c’est noël, je n’ai pas ressenti de mal de ventre.
Le travail ne fait que commencer, mais cette expérience a été une agréable surprise qui me motive plus que jamais à prendre soin de moi !
Anecdote :
Pour faire le lien avec l’article sur les déodorants, du magazine n°1, j’ai fait l’expérience de ne pas en utiliser pendant les 3 jours de jeûne. Étrangement, aucune transpiration ne s’est fait sentir. Je confirme donc qu’un lien existe entre ce qu’on met dans notre corps et notre odeur corporelle !